Parcours des jeunes migrants étrangers en France. La prise en charge de ces mineurs, l'obtention de la nationalité française, le "devenir français" sans pour autant se couper de leurs racines culturelles.
S'appuyant sur une recherche-action qui les a conduits à rencontrer de nombreux intervenants de terrain, les auteurs soutiennent qu'une démarche de développement social local permet de faire face à la crise de l'identité collective, et d'articuler, par le local et le global, l'appartenance de chacun à un groupe et à la société. Ils prolongent leur réflexion en ouvrant des perspectives en termes de formation, de démarches et de méthodes d'intervention partenariale, illustrées par des fiches-action et des outils pratiques directement utilisables par les acteurs.
Ce livre retrace l'histoire de l'enseignement spécialisé dans l'école publique et privée. Mais l'auteur a aussi voulu relater la difficulté de coexister au jour le jour dans ces structures. Pour cela, elle a étudié deux sections d'enseignement général et adapté pendant un an et interrogé les enseignants et les élèves.
L'étude sur les enseignants issus des immigrations vise à comprendre ce qui à déterminer le choix du métier chez ces jeunes diplômés, leurs pratiques et leurs représentations à l'égard du métier, des élèves, de la société et de l'avenir.
À travers une comparaison systématique entre les enseignants issus des immigrations et leurs pairs "d'origine française" d'un côté, entre les différents ordres d'enseignement (primaire, secondaire) de l'autre, cet ouvrage propose des réponses à plusieurs questions sensibles : Ces enseignants sont-ils différents de leurs collègues dans leurs parcours et leurs rapports au modèle républicain ? Doivent-ils leur réussite professionnelle à un surinvestissement scolaire ? L'expérience familiale de la migration modèle-t-elle leurs conceptions du métier ? Sont-ils plus sensibles aux questions de l'altérité et de la diversité dans l'École ?
S'appuyant sur une observation de type ethnographique menée auprès de lycéens rencontrés dans leur lycée de la banlieue sud de Paris, cet article est centré sur les pratiques et représentations sociales de quelques "jeunes de cités" scolarisés. Il montre ce que représente pour eux le lycée et comment ils y vivent au quotidien. Le lycée, plus qu'une institution utile pour obtenir un diplôme, semble être avant tout un lieu de vie juvénile qui leur permet de maintenir un mode de vie proche de celui adopté dans la cité.
Pendant des siècles Marseille, s'est nourrie de l'apport de populations venues de l'extérieur : autres régions françaises, pays méditerranéens voisins, anciennes colonies, etc. Mais Marseille est confrontée aujourd'hui à de profonds changements dans son économie, sa sociologie et sa géographie, puisque l'agglomération marseillaise déborde maintenant largement de son cadre originel. Dans ces conditions, alors que les bases de l'identité locale sont radicalement remises en cause, comment peut-on être Marseillais ? Telle est la question qui sous-tend, à travers des approches disciplinaires diverses, les contributions rassemblées dans ce dossier.
Cette recherche en psychologie sociale porte sur les stratégies d'acculturation des jeunes d'origine italienne en Lorraine. Elle est complétée par une enquête portant sur plus de 400 étudiants du premier cycle universitaire, de diverses origines nationales. La construction identitaire des jeunes issus de l'immigration, de parents ou de grands-parents étrangers, diffère de celle des jeunes français d'origine. Ils tirent de leur double appartenance et de leur multiculturalité, une grande fierté. Cette plus-value de l'identité culturelle, à l'exemple de l'italianité revendiquée par la 3ème génération, constitue une ressource positive et contribue à l'estime de soi. Cependant, cela est mis à mal lorsque les jeunes issus de l'immigration sont l'objet de représentations négatives et discriminantes par le groupe majoritaire. En conclusion, les auteurs font valoir que l'intégration aujourd'hui passe davantage par la reconnaissance de la diversité culturelle et des identités que par un modèle assimilationniste.
Les identifications religieuses des jeunes ne peuvent être appréhendées qu'au travers d'une analyse de leurs parcours familiaux, scolaires et professionnels. C'est dans les trajectoires d'accès aux places et positions sociales des enfants des classes populaires que s'enracinent les motivations, formes et contenus des religiosités musulmanes et non dans l'appartenance à une communauté musulmane réifiée. Les jeunes des milieux populaires ne parviennent que difficilement à accéder aux statuts scolaires et professionnels auxquels ils aspirent. Les religiosités masculines s'ancrent dans la volonté des garçons de se requalifier en réaction aux verdicts familiaux et institutionnels et dans les changements de place entre les sexes opérés par la scolarisation et l'insertion professionnelle. (Résumé de la revue)
Dans quelle mesure la pratique sportive participe-t-elle à la construction identitaire et au sentiment d'intégration des ressortissants vietnamiens ou d'origine vietnamienne en France ? Pour répondre à cette question, les auteurs, à partir d'un travail de terrain mêlant entretiens et observation participante, analysent le rôle que joue la pratique sportive ou martiale dans l'intégration de cette population et arrivent à la conclusion que, dans certains cas, l'individu met en oeuvre des stratégies identitaires visant à minimiser la "confusion identitaire" par la réduction de l'écart entre l'identité pour soi et l'identité sociale virtuelle.; Le passage de la dissimulation au dévoilement pourrait constituer un indicateur opérationnel de l'intégration des Vietnamiens installés en France.
L'étude des flux migratoires internes au continent africain est totalement négligée. Ces mouvements en partie liés aux recompositions socio-économiques, remettent-ils en question les valeurs morales ou philosophiques africaines ? Que signifie être étranger en Afrique ? Au fil des décennies, les réseaux et les dynamiques migratoires se sont modifiés. Dans ces jeux complexes, les villes se présentent comme des pôles dans lesquels cherchent à s'insérer hommes et femmes, acteurs économiques et agents culturels. Ce volume explore ces différents aspects.
L'ouvrage examine l'influence de la formation des ménages sur les migrations en partant de l'idée que pour comprendre le comportement migratoire des individus tant sur de longues distances que celui au niveau local, il faut tenir compte de ses interactions avec la famille et le ménage des individus. Les analyses réalisées montrent l'influence déterminante du statut domestique des individus sur les migrations ainsi que celle de la nuptialité et de la fécondité suivie d'une autre analyse spécifique des facteurs qui influencent le départ du ménage parental des jeunes adultes et de son impact sur les migrations. Ces questions sont étudiées dans le contexte espagnol des dernières décennies. L'enquête socio-démographique de 1991 sert de base pour l'analyse des biographies des générations nées en 1940, 1950 et 1960.
L'institution de la langue unique en figure de l'identité nationale française comme la revendication en droit de la reconnaissance des langues maternelles participent d'un même mouvement de naturalisation de ce qui fut construction historique. La langue fabrique du groupe symbolique mais celui-ci ne se joue plus aujourd'hui autour du pôle public (langue du père/langue de l'Etat) mais autour du pôle maternel-familial. Cette valorisation de la langue maternelle témoigne d'un processus de subjectivation de l'individu, devenu sujet. (Résumé de la revue)
Les banlieues populaires semblent condenser tous les problèmes de la société : montée des troubles du comportement, d'une violence juvénile insensée, des pathologies diverses... Ces représentations hantent le discours médiaticopolitique autant que les représentations des professionnels alors qu'elles n'ont souvent aucune pertinence scientifique. Décontextualisés, ces discours empêchent toute intelligibilité des phénomènes qui traversent les "quartiers d'exil" (et notamment le champ éducatif et la scolarité) autant que l'ensemble de notre société et ne permettent pas de réponses adaptées d'où l'importance d'opposer à ces simplifications des réponses qui prennent en compte les dimensions sociales, politiques et pédagogiques.
Analyse des formes d'actions protestataires à la Martinique autour de trois interrogations illustrant la nouvelle radicalité : la modification des répertoires d'action, l'appropriation et la réivention des formes sociales passées, et l'affirmation de nouvelles identités collectives.